L'éclectisme philosophique de Marcel Proust
ISBN : 978-2-84050-835-9
Collections : Lettres françaises
Date de publication : 25/02/2013
Format : 16 x 24 cm
Nombre de pages : 1340
Informations : Prix de la Critique 2014, de l'Académie française
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Après de solides études en philosophie dont le souvenir ne s’effacera jamais, le romancier de la Recherche du temps perdu enfouit cette culture dans son œuvre, où la mention de divers philosophes joue un rôle anecdotique – la véritable philosophie se trouvant là où aucun penseur n’est nommé ; sa pensée ne se rattache à aucune doctrine prépondérante, bien que la sienne en évoque un très grand nombre.

En envisageant de front cet éclectisme philosophique, la présente enquête ne repose sur aucun apparentement a priori. Ce faisant, elle restitue l’entreprise de Proust au vaste patrimoine philosophique occidental qui forme son horizon. La pensée d’une multitude de philosophes vient se refléter dans les pages de la Recherche : il s’agissait de répertorier ces reflets, et plus encore de s’interroger sur la raison de leur extrême diversité, donc d’essayer de théoriser cet éclectisme.

Mais selon quels critères valider ces multiples échos ? Un autre parti adopté a été de reconstituer la culture philosophique de Proust dans sa réalité – en partant de ses papiers scolaires, de ses programmes du baccalauréat et de la licence de philosophie. Pour la première fois, les manuels scolaires et les cours suivis ont été pris en compte (notamment une version manuscrite du cours d’Alphonse Darlu), et les ouvrages de ses divers professeurs ont été confrontés à son œuvre. On ne peut nullement dire que la philosophie de Proust doive tout à ce qu’on lui a appris. La consultation de ce qu’il a effectivement lu et entendu replace simplement l’examen de sa doctrine dans l’exacte perspective de son émergence. Le romancier transcende les apories philosophiques qu’il rencontre sur son chemin, par quoi il refonde la philosophie de son temps. Et dans les cas, délimités, où il accueille telle quelle la pensée qui lui a été enseignée, le créateur ramasse alors ses forces et s’appuie sur ce fonds pour développer une éclatante et imprévisible invention romanesque.

 

 

 

 

Introduction

Première partie

POSITION DU PROBLÈME

Chapitre I : Littérature et philosophie mêlées

Chapitre II : Le processus éclectique

Chapitre III : Philosopher au jour le jour

Chapitre IV : Aristote à quatre pattes

Chapitre V : L’inconvénient du système

 

Deuxième partie

L’ÉCLECTISME À L’OEUVRE

Chapitre VI : L’ouverture de la Recherche

Chapitre VII : Le clivage du temps perdu et du

temps retrouvé

Chapitre VIII : La croyance et la loi

Chapitre IX : À l’école des théoriciens du langage

Chapitre X : Leçons sur la mémoire

Chapitre XI : La philosophie du sujet

Chapitre XII : Le romancier comme philosophe

expérimental

 

Troisième partie

DEVENIR ROMANCIER

Chapitre XIII : L’émergence du discours dans

l’univers de la monade

Chapitre XIV : Du côté de Schopenhauer ?

Chapitre XV : La recette psychophysiologique et

associationniste

Chapitre XVI : Séailles et la maîtrise esthétique

Chapitre XVII : Gabriel Tarde ou la philosophie faite

roman

Chapitre XVIII : Bergson, la confrontation suprême

Chapitre XIX : Éclectisme philosophique et résolution

romanesque

Bibliographie

Index

Table des matières analytique

Luc Fraisse est membre senior de l’Institut universitaire de France et professeur à l’université de Strasbourg, où il enseigne la littérature française du XXe siècle. Il a consacré une dizaine d’ouvrages à l’œuvre de Proust (L’Œuvre cathédrale, 1990 et L’Éclectisme philosophique de Marcel Proust en…

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